Par Virgil Benyayer
À l’instar des Fables de La Fontaine, certaines histoires transmettent des leçons de management bien plus efficacement que de longues théories. Lors de mes formations et coachings, j’aime particulièrement raconter l’histoire du phare et du capitaine. Une métaphore simple qui permet souvent de dépasser des blocages professionnels ou personnels.
Un matin brumeux, un bateau de pêche rentre au port, chargé de poissons. Épuisé après une nuit harassante, le capitaine aspire à retrouver la terre ferme. Mais sa route est soudain barrée par un autre navire inconnu.
Une conversation tendue s’engage par radio :
« – Nous approchons à vive allure, veuillez tourner vers l’Est au plus vite. »
« – Non, c’est à vous de me contourner par tribord. »
« – JE RÉPÈTE : NOUS APPROCHONS À VIVE ALLURE, RECULEZ ! »
« – Impossible, c’est à vous de changer de trajectoire.»
Fou d’exaspération et de fatigue, le capitaine se lance alors dans une bordée d’injures digne du capitaine Haddock pour exiger que ce satané bateau daigne lui laisser la place.
« – BACHIBOUZOUK DE TONNERRE DE BREST, RECULEZ MAINTENANT !
« – Mais je ne peux pas bouger, je suis le gardien du phare… »
À ce moment-là, mes participants sourient, sans toujours se sentir concernés. Jusqu’à ce que je leur demande :
Avez-vous déjà été exaspérés par l’immobilisme de vos collaborateurs, prestataires ou clients ?
La leçon est simple : parfois, le problème ne vient pas des autres, mais de notre propre analyse.
Certains obstacles ne peuvent pas être déplacés.
Au lieu de s’acharner à exiger un changement impossible, il faut apprendre à adapter sa trajectoire.
Un bon manager doit toujours commencer par se demander :
Cette introspection permet de développer plus d’agilité, une meilleure gestion des obstacles,
et une capacité à prendre de la hauteur dans des situations complexes.
En ajustant sa trajectoire – par bâbord ou tribord – le leader peut avancer sereinement vers son objectif et atteindre le bon port.
Comment adaptez-vous votre leadership face aux obstacles immuables ?
Quand une situation ne s’améliore pas rapidement, c’est souvent que notre analyse de départ n’est pas la bonne.
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