Par Virgil Benyayer
Aux États-Unis, l’expression « Thinking outside the box » est devenue un incontournable du management et du coaching. Elle invite à résoudre les problèmes différemment, en sortant du cadre. Cette idée vient notamment du casse-tête des neuf points, où il s’agit de relier les points en quatre traits sans lever son crayon. Impossible… tant qu’on reste enfermé dans le carré. La solution consiste justement à tracer des traits au-delà des limites visibles.
Pour illustrer cette approche, j’aime partager une autre énigme, trouvée dans un livre italien : l’énigme des cartes italiennes.
Dans cet exercice de logique :
Chaque figure a un chiffre au dos de sa carte.
La règle à vérifier est :
👉 « Chaque dame a un 4 de l’autre côté de sa carte ».
Question : quelles sont les 2 cartes à retourner ?
Le premier réflexe est évident : retourner la dame, pour vérifier qu’elle a bien un 4 au dos.
Mais la majorité des gens commettent ensuite une erreur classique : retourner le 4 de cœur.
❌ Mauvaise idée : l’énoncé ne dit pas que seul le 4 peut être associé à une dame. Un roi ou un valet pourraient aussi avoir un 4 de l’autre côté, sans contredire la règle.
👉 La bonne réponse : il faut retourner la dame et le 7.
Pourquoi ? Parce que si le 7 cache une dame, la règle est fausse.
Pourquoi tombons-nous tous dans le piège ? Parce que nous avons tendance à chercher la solution la plus simple et la plus visible.
C’est ce qu’on appelle un biais cognitif : comme lorsqu’on cherche ses clés sous le lampadaire parce que c’est l’endroit le mieux éclairé, plutôt que là où elles sont vraiment tombées.
Cette énigme illustre une réalité du monde professionnel :
En prospection, il est tentant de se concentrer uniquement sur son périmètre proche. Pourtant, une tournée qualifiée basée sur des critères pertinents sera bien plus efficace.
Dans la résolution de problème, la première explication qui saute aux yeux n’est pas forcément la bonne. Il faut parfois remonter à une cause cachée en amont.
En management, prendre un pas de côté permet souvent de voir le problème sous un angle différent et de trouver une meilleure solution.
L’énigme des cartes italiennes nous rappelle qu’en stratégie, en vente ou en management, la solution n’est pas toujours là où on croit.
Avant d’agir, posez-vous cette question : suis-je en train de choisir la facilité ou suis-je vraiment en train de penser en dehors du cadre ?
En prenant conscience de cette faiblesse, on peut commencer à y remédier en se demandant systématiquement si nos choix stratégiques ne sont pas motivés par une envie de simplicité.
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