Par Virgil Benyayer
Dans les années 90, le monde de l’apnée a vibré au rythme de la rivalité entre Umberto Pelizzari et Francisco « Pipin » Ferreras. Record après record, ils ont repoussé les limites humaines dans différentes disciplines : poids variable, poids constant et no limits.
112 mètres, puis 118, 121… jusqu’à 170 mètres !
Aujourd’hui, le record « no limits » est détenu par Herbert Nitsch avec 214 mètres.
Deux écoles, deux styles :
Pelizzari, disciple de Jacques Mayol et héritier de l’école italienne.
Pipin, formé par Enzo Maiorca et originaire de Cuba.
Leur rivalité illustre parfaitement cette idée : « un athlète ne peut arriver en compétition très motivé s’il n’a jamais été mis à l’épreuve » (Sénèque).
Loin d’être négative, la compétition peut être un puissant levier de motivation : se dépasser pour battre un adversaire,
mais aussi pour se surpasser soi-même.
Dans le sport comme dans l’entreprise, les challenges stimulent l’énergie et l’engagement. Toutefois, il ne suffit pas toujours d’une récompense matérielle : la reconnaissance, la fierté d’accomplir une performance, ou le sens donné à une mission sont souvent des moteurs bien plus puissants.
Si l’émulation est bénéfique, elle comporte aussi une limite : jusqu’où aller ?
Dans le cas de Pelizzari et Pipin, cette quête a parfois frôlé le danger. Malgré les avertissements médicaux, ils ont choisi de vivre leur passion au risque de leur vie. Cette frontière entre dépassement et excès n’est jamais claire. L’important reste d’apprendre à reconnaître le moment où la compétition cesse d’être constructive pour devenir destructrice.
Est-elle pour vous une source de motivation ou une pression inutile ?
« Un athlète ne peut arriver en compétition très motivé s’il n’a jamais été mis à l’épreuve. »
Sénèque.
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